KA'BA (2021) étude

Une poétique du cube...

Georges Didi-Huberman dit du cube qu’il est « un objet figural à délivrer des images ». Objet éminent de stabilité, le cube est une figure de l’assemblage immédiatement reconnaissable. De part ses foisonnantes conditions de possibilités, le cube se prête aisément aux jeux de la construction, de la déconstruction, voire même de la décomposition. Il est en ce sens une figure exemplaire de la convexité. Le cube, quand il ne fait pas boite, à tout le moins fait bloc. Mais « comment un simple cube peut-il en venir à inquiéter le regard ? ». La réponse, poursuit Didi-Huberman, "tient peut-être à la question du lieu, lorsque le jeu suppose ou engendre un pouvoir propre au lieu (…). Notre hypothèse sera celle-ci : les images de l'art (…) savent présenter la dialectique visuelle de ce jeu où nous avons su (mais nous l’avons oublié) inquiéter notre vision et inventer des lieux pour cette inquiétude ». Dans la série ka'ba tout se passe comme si le lieu se tournait et évoluait vers son propre dehors en même temps que traversé par lui jusque dans son inaperçu.

Le terme Ka’ba désigne initialement n’importe quel édifice de forme cubique. Le nom s’appliquait déjà à l’ancien sanctuaire de forme cubique qui se trouvait à la Mecque avant l’avènement de l’islam.