STICKY NOTES (2016)

Sticky Notes est l’expression d’un désastre : celui d’une attaque chimique due à la colle et à l’encre des étiquettes d’archivage collées sur les pochettes cristal de mes négatifs du temps où j’étais membre du collectif de photographes Le bar Floréal. J’estime à 75 % (soit à près 4500 plans-films réalisés entre 1987 et 2004) la masse d’originaux ainsi affectés (infectés), tant en n&b qu’en couleur, par ce qui reste pour moi la pire catastrophe dans mon parcours de photographe. Pour ne pas rester sur un constat amer et désespérant, j’ai décidé en 2016 de faire de ces traces jaunâtres indélébiles laissées sur les négatifs un travail spécifique qui donnerait une « seconde vie » à tout ce marériel argentique dénaturé. Parce qu’elle touche à des questions d’archivage, d’inventaire, de chronologie, de patrimoine, de devenir, la série Sticky Notes joue le rôle de « l’historien » de ma propre histoire, un historien « qui voit et qui raconte à partir de son regard ».