PRESENCE LIMITE (2020) étude

La Présence marque le fait de se trouver dans le lieu ou le milieu dont on parle, d’assister à l’événement dont il est question. Elle marque également le fait de se percevoir comme un élément du monde, de se sentir impliquer dans ce qui concerne le monde. La Limite est à la fois ce qui marque la fin de quelque chose et le commencement d’une autre dans l’espace, le temps et la circonscription d’un phénomène. Elle détermine une étendue, un point de vue, une raison d’être. Quant au motif qui se répète d’image en image, le ruban de balisage, il joue en quelque sorte l’être-là éphémère du lieu, son ici de présence limite. Le ruban, c’est l’être sensible du lieu, celui qui fait sentir à l’artiste ce qu’il en perçoit et celui qui l’ouvre à autre chose qu’à lui-même, en l’occurrence la perception du monde. Le ruban est dans l’image en ceci qu’il est un support d’expression. Traversant toute l’image, il s’établit comme possible débat critique et politique de notre environnement entendu ici comme travail du lieu et du milieu. C’est la fonction qu’il assigne à la photographie. C’est un passeur de sens qui donne à penser le réel ; un réel qui n’est jamais donné mais toujours à construire. Le ruban, forme visuelle, narrative et discursive s’instaure en tant que représentation transversale des enjeux environnementaux.
Le ruban de balisage marque la frontière entre le lieu et ses autres, proches ou lointains, que constituent l'ailleurs ou l'en-deçà. Forme événementielle, il joue en quelque sorte l'être-là éphémère du lieu, son ici de présence limite. Ce ruban, c'est l'être sensible du lieu ; celui qui me fait sentir immédiatement ce que j'en perçois et celui qui m'ouvre à autre chose que lui-même.