LOCUS NULLIUS (2021) étude

Le dessous des ponts, en tant qu’il constitue le plus souvent un no man’s land, un locus nullius, est en quelque sorte un espace-limite qui semble appartenir à personne ; un « espace de transit où les plus déshérités viennent souvent se cacher (…) avant de continuer leur errance (…). Mais il a aussi une dimension plus abstraite, plus difficile à délimiter, plus vaste et plus imprévisible : comme tous les lieux hétérotopiques dont parle Michel Foucault (dans Des espaces autres), c’est un lieu qui se situe à la fois dans l’ailleurs et dans l’ici, dans l’imaginaire et le réel* ». Le no man’s land, ce non-lieu hétérotopique, cet « ailleurs-ici » devient avec Jacques Derrida un élément performatif de l’expérience du vide. Et s’il y a un procédé de la performance en ceci qu’elle est une expérience du présent, c’est bien la photographie qui ouvre à notre compréhension de la société contemporaine. * Olga Lucia Montoya, Thèse de doctorat 2013