Inaktis (2010)

Négatifs grattés, oblitérés, scarifiés, maculés, griffés, lacérés avec rehausse de gouache inactinique ou d’encre noire…

Si les images qui composent la série Inaktis lui est antérieure d’une dizaine d’année, elles ont vu le jour pour les mêmes raisons qui m’ont poussé à entreprendre la série Sticky Notes. Je concède volontiers que ces opérations de recouvrements hallucinatoires soient l’expression d’une réaction outrée et rageuse face à un désastre, une agression, une souillure qui me débordait totalement. Inaktis s’apparente en quelque sorte à une transgression plastique « dans le nouvel ailleurs qu’il convoque » (selon Yoann Sarrat l’expérience des limites et de leur dépassement passe par cette expérience de la périphérie artistique) et dont le seul but fut de clamer ma « légitime offense ». On peut parler d’Inaktis comme de l’utilisation de la photographie en tant qu’elle est matière propice aux techniques mixtes modifiant la signification première d’une image initiale ; une esthétique de la dégradation, voire de la désolation, tout autant qu’une interrogation sur le sens de la perte de l’image et de sa volonté à réapparaître. A ce titre, Inaktis questionne davantage l’anadyomène de l’image que son épiphanie.